Formation

Webinaire sur la lutte contre la corruption dans l’éducation en Ouzbékistan

Le 17 février dernier, dans le cadre de la série de rencontres Avloniy, Muriel Poisson, spécialiste de programme à l’IIPE, a animé un webinaire sur l’atténuation de la corruption dans le système éducatif ouzbèke. Plus de 230 personnes venues de tout le pays ont participé à l’événement : directeurs d’école, enseignants, personnel administratif et autres parties prenantes de l’éducation.

Ce webinaire faisait suite à la conférence nationale sur « L’enseignement supérieur : un secteur exempt de corruption » et au séminaire de formation sur « Intégrité, éthique et mesures de lutte contre la corruption dans l’enseignement supérieur », organisés l’un et l’autre au titre de la Feuille de route pour lutter contre la corruption dans l’enseignement supérieur et dans le cadre de la mise en place du « projet pour un secteur universitaire exempt de corruption ». Muriel Poisson, Pierre Chapelet (spécialiste de programme à l’UNESCO, division Politiques et systèmes d’apprentissage tout au long de la vie) et Bakhtiyor Namazov (spécialiste de programme du bureau de l’UNESCO à Tachkent) ont été invités à accompagner le processus de sensibilisation à ces questions en Ouzbékistan, en partageant leur expertise à l’occasion du webinaire intitulé : « Lutte contre la corruption dans l’éducation : ce que nous apprend l’expérience internationale ». La rencontre était organisée par le bureau de l’UNESCO de Tachkent et l’USAID et animée par John Tully, expert de l’éducation dans le monde, Delivery Associates.

Trois grands objectifs avaient été définis :

  1. présenter des cas de pratiques corrompues dans le secteur de l’éducation ;
  2. analyser trois stratégies efficaces pour améliorer la transparence et la responsabilité au niveau des écoles ;
  3. discuter des enseignements à tirer de l’expérience internationale pour l’Ouzbékistan.

Les participants ont pu découvrir plusieurs stratégies anti-corruption : publication des budgets scolaires au titre des initiatives de rapports d’évaluation scolaire dans le but de limiter la déperdition de fonds ; codes de conduite des enseignants pour remédier aux comportements problématiques ; recours à la blockchain et à d’autres technologies de ce type pour vérifier les documents officiels et prévenir la fraude.

Certaines interrogations concrètes, comme de savoir si l’on peut accepter un cadeau et à partir de quel moment cela devient de la corruption, ont suscité des échanges approfondis. Pour alimenter ce dialogue et orienter des actions de suivi post-webinaire, Muriel Poisson a insisté à nouveau sur l’expérience positive des pays qui se sont dotés de codes de conduite des enseignants, cet instrument permettant à chacun de savoir ce qui reste acceptable et ce qui relève de la corruption (la carte interactive accessible ici permet de consulter les codes de conduite adoptés dans plusieurs pays).

Deux domaines prioritaires supplémentaires pour lutter contre la corruption dans les écoles ouzbèkes ont par ailleurs été identifiés :

  1. favoriser l’engagement des communautés grâce aux données ouvertes sur les écoles et au partage d’informations dans le but d’endiguer les comportements repréhensibles ;
  2. organiser des enquêtes quantitatives sur les services éducatifs afin de déterminer le temps effectif d’enseignement pour chaque enseignant.

Tous les instruments et les ressources élaborés par l’IIPE sur ces questions et sur bien d’autres thématiques dans le but d’aider les parties prenantes du secteur à combattre la corruption sont disponibles sur la plateforme ETICO et repris dans un ouvrage de synthèse publié par l’IIPE, « Écoles corrompues, universités corrompues : que faire ».