Mesures incitatives favorables aux pauvres

Les incitations à l’éducation – subventions, bourses d’étude, allocations spécifiques, gratuité des manuels ou des repas scolaires, etc. – sont jugées indispensables pour atteindre les individus, les écoles et les zones qui ont le plus de besoins et pour contribuer, ce faisant, à la réalisation des objectifs de l’Éducation pour tous (EPT).

Mais des recherches précédentes de l’IIPE ont prouvé que si des mesures ciblées pouvaient se révéler très utiles dans certains contextes pour toucher des groupes spécifiques, elles pouvaient également, dans d’autres situations, se détourner de leur objectif initial au détriment des bénéficiaires visés, qui n’en voient jamais les effets.

Ce constat a conduit l’IIPE à réaliser une analyse comparée des mécanismes d’allocation des incitations, afin d’apprécier leur efficacité respective à atteindre les bénéficiaires visés, en tenant compte de plusieurs variables contextuelles. Sept pays ont été sélectionnés pour ce travail, car ils avaient engagé des réformes radicales de leurs politiques de ciblage des incitations : Afrique du Sud, Brésil, Cambodge, États-Unis, Inde, Pérou et Viet Nam. Plusieurs critères ont présidé à ce choix, qui traduisent les principales différences entre programmes d’incitation :

  • la cible retenue : individus ou écoles ;
  • la sélection des bénéficiaires : programme ciblé ou programme universel ;
  • l’octroi des incitations : sous conditions ou inconditionnel ;
  • la nature des incitations : en liquide ou en nature ;
  • la mise en œuvre : descendante ou confiée à la communauté.

Télécharger l'étude de cas

L'ouvrage de l'IIPE « Achieving transparency in pro-poor education incentives » (Assurer la transparence des initiatives d’éducation favorables aux pauvres) part du principe que différents modèles de conception, de ciblage et de gestion des mesures incitatives favorables aux pauvres peuvent se révéler plus ou moins efficaces pour optimiser le fonctionnement, la transparence et la redevabilité et pour minimiser la probabilité d’erreurs, de fraude et de pratiques corrompues.
Il démontre que certains modèles sont plus problématiques que d’autres en matière de transparence et de redevabilité (notamment les projets ciblés, avec des apports en nature, gérés localement ou reposant sur la communauté).
Dans le même temps, ces modèles pourraient bien être les plus adaptés aux besoins locaux, surtout s’il existe des contraintes budgétaires, si le territoire est vaste et hétérogène, ou s’il faut nourrir les enfants à l’école.

La recherche constate qu’il n’existe pas de modèle idéal d’incitations pour garantir la transparence et la redevabilité, mais plutôt différentes stratégies, conçues en fonction du contexte et des forces et faiblesses du système éducatif du pays – autant d’éléments qui détermineront la nature des incitations requises. Plus que le modèle, ce sont les actions délibérées engagées pour s’atteler aux risques en termes de transparence et de redevabilité qui importent. Des cadres d’évaluation solides, la publication et la diffusion régulière de rapports, des études comparatives et l’implication active des communautés font partie des solutions mises en évidence et qui sont susceptibles de renforcer la transparence et la redevabilité des programmes.

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