Ouzbékistan : lutter contre la corruption dans l’enseignement supérieur
Dans ce contexte et à l’invitation du bureau de l’UNESCO à Tachkent, l’IIPE a pris part à deux manifestations importantes organisées dans la capitale ouzbèke.
Conférence nationale sur « L’enseignement supérieur : un secteur exempt de corruption »
La première manifestation, qui s’est tenue le 27 février dans la salle de réunion du Syndicat des jeunes d’Ouzbékistan, était organisée par l’Académie du bureau du Procureur général de la République d’Ouzbékistan et le syndicat, en partenariat avec le bureau de l’UNESCO de Tachkent, l’Office des Nations Unies contre les Drogues et le Crime, l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe et l'Agence Japonaise de Coopération Internationale. Elle a réuni environ 120 fonctionnaires ministériels, des représentants de l’enseignement supérieur public et privé de Tachkent et de la province de Ferghana ainsi que de plusieurs instituts de recherche.
Mme Muriel Poisson, spécialiste de programme à l’IIPE, était invitée à présenter le thème de la « corruption dans l’enseignement supérieur ». Elle a également coprésidé l’une des séances de panel.
Cette conférence avait comme objectifs :
- échanger les meilleures pratiques de la lutte contre la corruption dans l’enseignement supérieur ainsi que des solutions concrètes pour promouvoir l’intégrité universitaire et l’éthique professionnelle ;
- promouvoir chez les jeunes une culture de la légalité et les impliquer dans les réformes anti-corruption ;
- envisager des plans et des perspectives de coopération internationale et interagences dans ce domaine.
Les discussions ont été ouvertes par SE Inom Madjidov Urishevich, ministre de l’Enseignement supérieur et secondaire spécialisé de la République d’Ouzbékistan.
Trois grands thèmes ont été abordés :
- les stratégies de promotion de la transparence dans le processus d’admission et le recrutement du personnel universitaire ;
- les politiques et les outils pour renforcer l’intégrité académique, y compris la lutte contre le plagiat ; et
- le recours aux technologies de l’information pour lutter contre la corruption dans l’enseignement secondaire.
Plusieurs innovations adoptées récemment par le ministère ont été présentées, permettant aux participants de découvrir des solutions visant à réduire les risques de corruption dans les processus d’admission, promouvoir une concurrence ouverte dans le recrutement du personnel universitaire ou introduire des codes de déontologie. Plusieurs, et c’est intéressant de le souligner, avaient été initiées par des universités étrangères installées en Ouzbékistan, à l’instar de l’Université polytechnique de Turin, la Westminster International University ou le Singapore Institute of Management. Une courte vidéo préparée par le Syndicat des jeunes d’Ouzbékistan a été projetée aux participants afin de les sensibiliser aux effets délétères sur nos sociétés de la corruption dans l’enseignement supérieur.
Séminaire de formation : « Intégrité, éthique et mesures de lutte contre la corruption dans l’enseignement supérieur »
La seconde manifestation a pris la forme d’un séminaire de formation organisé par le bureau de l’UNESCO à Tachkent pour des représentants d’établissements d’enseignement supérieur de Tachkent et de la province de Ferghana, placé sous la houlette de Muriel Poisson, chargée de diriger les séances et d’animer le travail de groupe.
Ce séminaire avait trois grands objectifs :
- cartographier les pratiques corrompues dans les grands domaines de la planification et de la gestion dans les établissements d’enseignement supérieur représentés ;
- passer en revue les différentes stratégies possibles pour recenser ces pratiques ;
- élaborer une feuille de route, assortie de recommandations concrètes d’action pour les 18 prochains mois.
Une trentaine de personnes, pour la plupart des recteurs et vice-recteurs d’universités de la province de Ferghana, ont pris part au séminaire. En s’appuyant sur des approches participatives, les stagiaires ont formulé une série de recommandations concrètes sur la réduction des risques de corruption dans les établissements d’enseignement supérieur d’Ouzbékistan, qu’ils ont présentées, discutées et affinées tout au long de la journée. La version russe de l’ouvrage de l’IIPE « Écoles corrompues, universités corrompues : que faire ? » a servi de support aux présentations et aux séances de travail en groupe. Plusieurs recommandations essentielles ont ainsi émergé : renforcer les capacités des universités à gérer de manière transparente les recettes tirées de rentes, donations, etc. ; promouvoir un contrôle par le public de l’utilisation des fonds dans un contexte d’autonomie grandissante des universités ; faciliter l’introduction de solutions techniques pour organiser un processus ouvert de recrutement du personnel ; et renforcer l’intégrité universitaire vis-à-vis des tests intermédiaires.
Des activités de suivi pour ces deux événements seront organisées au cours des prochains mois.
Télécharger la version russe de l’ouvrage de l’IIPE « Écoles corrompues, universités corrompues : que faire ? »
Cliquer ici pour suivre l’entretien réalisé par la radio-télévision ouzbèke pendant la conférence de Tachkent.