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Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherch a confié au Centre national de la recherch scientifique (CNRS) une mission sur l'intégrité scientifique. La fraude scientifique est variée : fabrication ou falsification de résultats, interprétation ou sélection tendancieuses de données, retouche de courbes ou d'images, plagiat, vol d'idées, intéressements financiers... La pression croissante qui s'exerce sur les chercheurs (dont la carrière et les crédits dépendent étroitement de la quantité d'articles et de résultats produits) tendent à multiplier les pratiques frauduleuses.

Une enquête publiée par Nature, révèle que le plagiat scientifique a cours chez les chercheurs aussi. Deux chercheurs du Southwestern Medical Center de l'université du Texas, Mounir Errami et Harold Garner, ont ausculté une base documentaire médicale américaine, Medline, où sont indexés, avec des résumés, 17 millions d'articles publiés dans plus de 5,000 revues de quelques 80 pays. Ils l'ont passée au crible d'un moteur de recherch, eTBLAST, capable de repérer les « similitudes ». En se focalisant sur les 7 millions d'articles les plus cités, ils ont repéré un peu plus de 70 000 cas de « haute ressemblance ». Ce qui, compte tenu des limites du logiciel, leur fait estimer le nombre de plagiats à plus de 200 000, sur les 17 millions d'articles référencés.

Le plagiat est de plus en plus répandu dans les universités. En cause, Internet surtout. Pour pallier à ce phénomène, l'UCL sensibilise et teste un logiciel détecteur de plagiat : Compilatio. Chaque travail ou mémoire est «scanné» par le logiciel. Feu vert, le travail est «sain». Feu rouge, des similitudes avec des documents accessibles sur la toile ou dans les travaux d'autres étudiants existent et l'enseignant devra déterminer l'ampleur du plagiat.

Une fuite d'un e-mail de l'Université métropolitaine de Manchester montre comment les personnels de l'université sont pressés d'augmenter le nombre de diplômes supérieurs pour suivre le rythme des universités concurrentes. La fuite de cet e-mail fournit une preuve supplémentaire du souci parmi les universitaires sous pression de manipuler la délivrance des diplômes en vue d'améliorer l'image publique des universités et les rendre plus attractives auprès des candidats. Le nombre d'étudiants terminant un diplôme du premier cycle dans les universités du Royaume-Uni a plus que doublé depuis le milieu des années 1990.

Un professeur allemand a gagné un procès créant un précédent pour empêcher les éditeurs de l'Union Européenne d'utiliser les abrégés préparés par des universitaires pour produire leurs propres ouvrages commerciaux. Une décision de la Cour européenne de justice au Luxembourg, a déclaré que les éditeurs pourraient être empêchés de vendre ces livres, s'ils "transfèrent une partie substantielle" de la source originale vers leur propre publication.

Le mouvement des jeunes « Miasin » a lancé une campagne anti-corruption dans plusieurs établissements et universités d'Erevan, avec affichage des photos des enseignats qui acceptent des pots-de-vin. Les portraits d'une bonne vingtaine de membres du corps enseignant et de l'administration de l'université d'État d'Erevan ont été collés sur les murs de bâtiments avoisinants, barrés par le mot « corrompu ».