Page de recherche

Les postes d'enseignants sont en vente au Mexique et ce, depuis des décennies. Bien que rarement abordée, cette pratique, établie par le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) pour récompenser les personnes fidèles au parti, est apparemment très répandue. Le prix normal d'un poste d'enseignant dans une école primaire publique varierait entre 5 000 et 12 000 dollars, selon le lieu. Les enseignants démissionnaires ont la possibilité de vendre leur poste ou de le transmettre à leurs enfants. Dans certains cas au moins, les administrations locales et le syndicat des enseignants supervisent le processus d'achat et de vente. Cependant, une tentative récente de réforme, l'« Alliance pour une éducation de qualité » (ACE), signée par le gouvernement et le syndicat national des enseignants en mai, prévoyait d'attribuer les postes sur la base du mérite, par le biais d'un examen géré par un organisme indépendant. Comme on pouvait s'y attendre, cette proposition a suscité des réactions véhémentes de la part des professeurs. Dans de nombreux États, ces derniers se sont mis en grève, investissant les bureaux des administrations, fermant les écoles et bloquant les rues.

Le gouvernement de la Basse Californie à transféré abusivement 91.5 millions de pesos provenant de fonds fédéraux pour payer les salaires de personnel affecté au syndicat national des enseignats , au lieu de canaliser cet argent à des activités bénéficiant directement aux écoles et aux enseignats, comme le dispose le fonds de contributions pour l'enseignement de base et la formation des enseignats (Faeb).

Trois femmes font l'objet d'une enquête pour avoir demandé 80 mille pesos à quatre personnes en promettant de leur trouver un poste d'enseignant dans le primaire. Les accusées ont avoué falsifier des avis d'affectation depuis des années.

Des cours de mastère et de doctorat ou même des titres inférieurs en quatre semaines et sans reconnaissance officielle sont proposés sur l'Internet. Les problèmes se posent après quand les étudiants se présentent à d'autres universités, passent le concours d'entrée, mais ne peuvent s'inscrire parce que leurs diplômes ne sont pas reconnus. En Amérique Latine, la demande d'une qualification supérieure est si forte que les gens se laissent berner.

Les réformes imposent une évaluation centralisée des enseignants et visent à mettre fin aux pratiques de corruption dans le système éducatif. Ces pratiques comprennent l'achat et la vente de postes d'enseignants. Cependant, les syndicats affirment que les réformes pourraient conduire à d'importants licenciements, et les critiques suggèrent aussi qu'elles pourraient ouvrir la voie à la privatisation du système éducatif mexicain.

Il est habituel de s'inquiéter des élèves qui font l'école buissonnière. Au Mexique, ce sont les enseignants qui s'absentent. Le recensement gouvernemental des écoles publiques (2013) au Mexique montre que 13 % d´entre eux ne vont pas au travail. Le gouvernement prévoit maintenant de passer au peigne fin les données pour déterminer quels absents pourraient ne plus être rémunérés. Mais ce ne sera pas facile. Les syndicats d'enseignants sont puissants et ont longtemps résisté aux initiatives les obligeant à rendre davantage de comptes aux contribuables.

Le Mexique a adopté sa nouvelle réforme en faveur de la transparence. Cette modification de la Constitution très appréciée améliorera l'accès général à l'information publique. Les lois réglant l'accès à l'information sont essentielles pour la transparence et sont une garantie contre la corruption. Lorsque l'information n'est pas accessible, la corruption peut s'amplifier et les droits fondamentaux ne pas être respectés.

En décembre dernier, 1 055 lycées du Mexique – totalisant près de 1,3 millions d'élèves – se sont engagés dans un exercice de transparence et de redevabilité. Les chefs d'établissement ont ensuite présenté les résultats aux parents, aux élèves, aux enseignants et au personnel: