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Trois diplômés de l’Université Egerton au Kenya ne peuvent pas proposer leurs services sur le marché professionnel car leur licence en sciences n’a pas été accréditée depuis l’obtention de leur diplôme en 2019. Ils ont présenté leur cas à la commission de l’éducation de l’Assemblée nationale, demandant 2,2 millions KES (19 000 dollars US) de dommages et la possibilité de suivre huit cours de rattrapage à l’université afin d’améliorer leur diplôme.

Pour l’ancien président de l’University Academic Staff Union (UASU), le gouvernement rechignerait à lutter contre la corruption dans les établissements supérieurs publics du Kenya, pourtant touchés par de multiples formes de corruption. Jusqu’encore récemment, les autorités ne voyaient pas vu l’intérêt d’organiser des audits dans les universités et la plupart des établissements ne tenaient pas de registres sur l’état des recettes et des dépenses. En outre, l’absence de responsabilité des vice-recteurs entraînait un ancrage profond de la corruption.

L’University Academic Staff Union (UASU) du Kenya menace d’aller en justice si le ministère de l’Éducation ne prend pas des mesures immédiates pour sanctionner les établissements supérieurs du pays qui déduisent, en toute illégalité, des sommes d’argent du salaire de leurs employés sans les reverser ensuite aux institutions concernées. Le mois dernier, le ministère a dévoilé un rapport d’audit montrant que certaines universités publiques déduisent des milliards de shillings des salaires de leurs employés sans reverser systématiquement cet argent aux institutions concernées. La fraude porterait sur près de 100 millions de dollars.

En vertu des réglementations qui entrent en vigueur cette année et qui vont changer la donne, les universités du Kenya vont devoir établir des rapports financiers réguliers. Il s’agit de lever ainsi le voile sur le statut financier de ces établissements avec, en jeu, des millions de dollars. Actuellement, la publication des résultats financiers des universités publiques peut prendre quatre ans, un délai qui explique que la plupart d’entre elles se retrouvent dans une situation financière délicate. Quant aux universités privées du pays, qui touchent chaque année des millions de dollars en frais de scolarité, elles n’ont jamais publié leurs comptes.

Les universités impliquées dans de la corruption se verront retirer leur statut, a dit le secrétaire de Cabinet à l'éducation. Le ministre a averti que les universités qui admettent des étudiants non qualifiés et les autorisent à obtenir un diplôme perdront également leur statut. Il a également déclaré que les universités qui accordent aux politiciens des certificats pour lesquels ils ne sont pas qualifiés avant les élections de l'année prochaine ne seront pas épargnées. Il l’a annoncé vendredi lors de la première cérémonie de remise des diplômes de l'Université coopérative du Kenya.

le Kenya a publié de nouveaux règlements et a adressé un avertissement à plus de 200 institutions. Plus de 21 directeurs sont mis en accusation pour avoir ouvert des établissements d'enseignement supérieur illégaux, dont 63 ont été fermés l'an dernier. Ces mesures font suite à des décisions du gouvernement pour financer des institutions dans ce secteur clé de l'éducation et pour les aider à faire face à la demande croissante de compétences.

Les directeurs d'école se plaignent de devoir « réserver » un grand nombre de places lors de la sélection à l'entrée en 1ère année et redoutent des malversations du côté du ministère de l'Éducation. Pour le ministère, cette politique permet de scolariser les enfants de diplomates de retour au pays et de satisfaire d'autres cas spéciaux ou d'aider des enfants méritants.