Page de recherche

L'Université de Regina a observé une augmentation des cas de tricherie, en particulier dans son programme de soins infirmiers, lors des examens finaux. Une cinquantaine d'étudiants sur 1 200 font l'objet d'une enquête pour infraction à l'intégrité académique. Parmi les facteurs contribuant à cette hausse figurent la méconnaissance par les étudiants des règles relatives aux examens, en raison des perturbations liées à la pandémie, et l'utilisation inappropriée d’outils d'intelligence artificielle. Les sanctions pour faute académique vont de l'avertissement à l'expulsion.

Les étudiants peuvent utiliser des chatbots comme ChatGPT pour générer du texte, près de 90 % d'entre eux admettant l'avoir fait au cours d’un sondage. Mais cette forme de plagiat, connue sous le nom de ghostwriting, est de plus en plus détectable car les outils tels que Turnitin et iThenticate améliorent leur capacité à identifier les contenus copiés. Certains étudiants tentent d'échapper à la détection en utilisant des programmes de retouche de texte pour paraphraser le contenu plagié, mais cela donne lieu à une « course aux armements » permanente entre les tricheurs et les méthodes de détection.

Dans l'ouvrage Corruption dans l'Enseignement supérieur : Global Challenges and Responses, 34 experts font la lumière sur divers problèmes de corruption dans l'enseignement supérieur : la tricherie contractuelle et l'externalisation des travaux d’étude ; les processus de recrutement ambivalents ; les fausses universités sous leurs diverses formes (des manœuvres à but lucratif jusqu'aux étudiants achetant leurs diplômes sans remplir les obligations). La recherche sur la corruption implique des universitaires, des administrateurs et des agences, unis contre la corruption académique. Les prochaines étapes comprennent le développement de théories sur l’intégrité, l’étude de l'impact sur l'enseignement secondaire, l’exploitation de la technologie, la prévention de la stigmatisation de groupes sociaux et la promotion d’une coopération mondiale.

Fake Degrees and Fraudulent Credentials in Higher Education" (Faux diplômes et titres frauduleux dans l'enseignement supérieur) rassemble des contributions d'auteurs de différents domaines et de différentes régions du monde. Il offre un aperçu des différents aspects de la fraude académique, et souligne l'érosion de la confiance dans le monde universitaire qui accompagne systématiquement ces cas. Dans le premier chapitre du livre, consacré à la tricherie contractuelle et aux usines à dissertations, nous apprenons que l'industrie mondiale des faux diplômes est passée de 1 milliard de dollars américains en 2015 à 22 milliards de dollars américains en 2022. Les experts estiment que 4,7 milliards de personnes détiennent ou ont détenu de faux diplômes.

20 étudiants de l'université Massey, qui auraient été surpris en train d'utiliser ChatGPT pour tricher, ont demandé l'amnistie en échange de leurs aveux. L'équipe enseignante a offert un délai d'amnistie et ceux qui ont soumis à nouveau leur travail recevront une note maximale de 50 %. Pour ceux qui ne l'ont pas fait, une infraction confirmée peut entraîner une note de zéro pour l'évaluation ou un échec pour l'ensemble du cours.

Une enquête menée auprès de 125 bibliothécaires universitaires aux États-Unis a révélé des opinions divergentes sur l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) dans l'enseignement supérieur. Concernant l'éthique de l'utilisation de l'IA, le rapport indique que 8 % des bibliothécaires répondent par un "oui" catégorique lorsqu'on leur demande si l’utilisation de produits d’IA par des étudiants pour leurs recherches s’apparente à de la tricherie, tandis que 42 % d'entre eux estiment que c'est plutôt vrai. Les principales préoccupations concernent la tricherie, l'élimination ou la réduction de l’esprit critique et de l'originalité, ainsi que le remplacement des emplois humains.

Les questions relatives à l'utilisation de l'intelligence artificielle vont au-delà de la tricherie aux examens ou de la génération de textes pour des articles scientifiques. Elles concernent les valeurs universitaires, l'intégrité du travail universitaire, mais aussi l'exploration de la relation changeante entre les humains et les machines. Selon une déclaration récente de l’European University Association, ChatGPT entraîne une réflexion de la part des universités sur l’adaptation des politiques pour prendre en compte de tels outils tout en préservant la reconnaissance du travail en cours et les évaluations authentiques.

Le ministère de la Justice a dévoilé des accusations de complot et de fraude électronique à l'encontre de 25 personnes dans le cadre de la vente, pour 114 millions de dollars, de 7 600 faux diplômes dans trois écoles d'infirmières du sud de la Floride, aujourd'hui fermées. Selon un agent du FBI, l'enquête sur les diplômes d’infirmières a débuté en 2019. Les diplômes permettaient à des personnes non formées de se présenter aux examens du conseil national des soins infirmiers, et au moins 2 800 d'entre elles les ont réussis.

L’auteur principal de l'escroquerie dans laquelle des parents fortunés ont versé des sommes astronomiques pour tricher aux tests standardisés des universités a été condamné à trois ans et demi de prison fédérale. Le cerveau de l'arnaque tentaculaire aux admissions dans les universités, connue sous le nom d'Opération Varsity Blues, a plaidé coupable d’extorsion, de blanchiment d'argent, de conspiration visant à frauder les États-Unis et de fraude étrangère.

Le département de l'éducation de la ville de New York a bloqué l'accès à ChatGPT sur ses réseaux et appareils, craignant que l'outil d'IA ne nuise à la formationdes élèves. De nombreux enseignants affirment qu'un logiciel comme ChatGPT empêche de tester la capacité des élèves à rédiger des essais à la maison. Bien qu'il existe déjà des outils permettant de détecter les écrits générés par l'IA, on ignore dans quelle mesure ils seront précis, ou si les élèves peuvent les déjouer en modifiant simplement le texte généré par l'IA.