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Souvent, les étudiants venus d'ailleurs ont du mal à comprendre ce qu'ils ont ou non le droit de faire – c'est une question de culture. Si le concept de plagiat semble à leur portée, ils ont plus de mal à comprendre celui de triche.

Une doyenne adjointe des services académiques passe beaucoup de temps à étudier avec inquiétude et à déplorer la tricherie dans les universités, mais un service en ligne basé à Montréal qui a propulsé cette activité à un niveau supérieur la met particulièrement en colère. Le site web « unemployedprofessors.com" propose des professeurs qui rédigent les devoirs des étudiants. Son slogan : "Vous pouvez vous amuser pendant que nous nous chargeons de vos devoirs

Face à une flambée des inscriptions d’étudiants étrangers, doublée d’une hausse des cas d’inconduite universitaire, comme le plagiat ou le recours à des supports interdits pendant les examens, le St. Clair College de Windsor vient de créer un poste de coordinateur de l’intégrité académique. Le Fanshawe College, qui a enregistré 852 délits universitaires en 2016-18, puis 907 l’année suivante, envisage de suivre son exemple.

Les médias ont fait état d’allégations selon lesquelles les tricheurs dans les universités du Canada seraient particulièrement ingénieux, du piratage des notes au cambriolage des bureaux pour récupérer les sujets d’examen en passant par le versement de pots-de-vin. Une enquête menée dans onze établissements d’enseignement supérieur du pays a révélé que 50 % des étudiants de première année s’étaient rendus coupables d’inconduite académique.

Alors que la pandémie contraint à remplacer la plupart des cours en présentiel par des cours à distance et face aux cas toujours plus nombreux de manquement à l’intégrité académique, les étudiants et les enseignants s’inquiètent de l’efficacité du logiciel utilisé pour les évaluer. Le vice-président du syndicat étudiant de l’université de l’Alberta (UMSU) affirme que les étudiants noirs rencontrent des difficultés avec l’application, qui ne reconnaît pas leurs visages. D’autres étudiants, handicapés, indiquent utiliser un logiciel spécifique de lecture d’écran qui n’est pas compatible avec le logiciel de surveillance des examens à distance. Si les enseignants admettent la nécessité d’organiser certains examens à distance, ils veulent que leur surveillance soit correctement assurée.

L’University of British Columbia (UBC) a identifié plus de 100 cas de triche pendant un examen de mathématiques en ligne. Son directeur a annoncé les sanctions, allant d’un simple avertissement à l’attribution d’un zéro à l’examen, d’un zéro pour l’ensemble du cours, voire une suspension ou une exclusion. L’université a pris les mesures nécessaires pour garantir l’intégrité et la sécurité de tous les cours en ligne.

Le nombre de cas d’inconduite académique a augmenté à la Mount Royal University, de 62 affaires entre mars et août 2019 à 130 cette année : triche, partage des réponses ou des travaux, plagiat, représentation erronée des faits ou informations donnant un avantage académique indu à son bénéficiaire. L’université réfléchit aussi à des programmes de surveillance en ligne et d’intégrité des élèves qui pourraient empêcher cette inconduite.

Selon un rapport de la Thompson Rivers University, le nombre de cas de non-respect de l’intégrité académique aurait doublé : entre septembre 2019 et août 2020, il a recensé 514 cas de plagiat, 342 cas de triche, cinq cas de faux et 347 cas d’inconduite académique sur 1 208 dossiers avec, à la clé, la suspension de 80 étudiants en novembre 2020.