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Un récent rapport souligne le risque lié à des investissements dans le secteur de l’éducation britannique par des « élites ouest-africaines » accusées de corruption ou dont les biens ont été saisis par les autorités de la couronne. Il cite le cas d’hommes politiques ayant déboursé jusqu’à 850 000 livres (1,17 million d’euros) pour les frais de scolarité de leurs enfants, sachant que 30 % des étudiants inscrits dans des pensionnats auraient des liens financiers avec des « personnes politiquement exposées ». Selon la Carnegie Endowment for International Peace, cette stratégie fait partie d’un vaste mouvement de flux financiers illicites.

La qualité de l’éducation dans les écoles post primaires du Nigéria s’est considérablement dégradée : délabrement, environnement d’apprentissage malsain et odeurs pestilentielles, pénuries de matériel didactique et découragement du personnel enseignant font partie des facteurs responsable de l’état dramatique des écoles unitaires. Des soupçons de détournement de fonds par les responsables et le personnel pèsent également sur ces établissements.

Les cas de corruption au Nigéria paraissent innombrables. Prenons le cas de cet employé du bureau national des examens, accusé d’avoir détourné 100 000 dollars de frais d’examens. Selon un observateur du pays, « certains fonctionnaires estiment que le gouvernement national est là pour partager la manne pétrolière. » Cette culture se diffuse ensuite aux échelons inférieurs de gouvernement au point que même la police locale, les enseignants ou les réceptionnistes dans les hôpitaux publics considèrent avoir droit aux pots-de-vin. « Les gens monnayent leur statut social de sorte que même le plus petit fonctionnaire peut profiter de sa parcelle de pouvoir pour obtenir un peu d’argent. »

Plus de 2 000 instituteurs venus de quelque 27 départements de l’État d’Oyo ont dénoncé ce qu’ils qualifient de fraudes monumentales de la part de certains responsables publics agissant en connivence avec des membres du Conseil d’État pour l’enseignement élémentaire universel, le SUBEB. Dans le seul département d’Ibadan Nord, près de 109 enseignants ont affirmé avoir été victimes de ponctions sur leurs salaires, qui totalisent 54 millions de naira.

Une enquête a été menée par Transparency International au Ghana, à Madagascar, au Maroc, au Niger, au Sénégal, en Sierra Leone et en Ouganda auprès de 8 500 parents, chefs d’établissements, responsables d'associations de parents d'élèves et responsables de l'éducation du district. Le rapport fait état d'un manque d'informations budgétaires à l'école, et appelle au renforcement des règlements financiers des écoles, à la clarification des responsabilités, à l'autonomisation des comités scolaires et à l'engagement des communautés scolaires et des parents d'élèves.