Page de recherche

Une enquête menée auprès de nombreux étudiants révèle qu’afin d’obtenir de bons résultats, ils font recours à des « petits astuces ». Pour réussir, les étudiants utilisent tous les moyens possibles pour tricher : des fiches collées derrière l’ordinateur ou sur les murs pour les oraux en Visio jusqu’au partage des réponses en groupe sur les réseaux sociaux. Faute de budget, beaucoup d’universités n’ont pas pu mettre en place des logiciels de vidéo-surveillance pour empêcher les étudiants à ne pas frauder.

Dans les trois mois précédant le 15 mars 2020, l’entreprise ProctorU – qui contrôle les examens à distance – a confirmé 2 547 cas de triche. Au cours des trois mois suivants, lorsque la pandémie a poussé les campus américains à opter pour un enseignement en ligne, ProctorU en a dénombré 57 597. Pour les experts en éthique, les étudiants qui peuvent chercher les réponses aux examens sur Google bénéficient d’un avantage indu par rapport aux autres. Le même comportement chez des étudiants en médecine ou des apprentis pilotes a des conséquences encore plus graves, dans la mesure où cela menace la sécurité des autres.

Le vice-doyen aux affaires étudiantes a signalé 292 cas de malhonnêteté académique sur le campus d’Atlanta au cours de l’année universitaire 2019/20. Pour l’année en cours, 268 nouveaux signalements ont été effectués entre le 1er juillet et le 5 novembre. Avec le recours croissant aux nouvelles technologies et aux applications, les universités de tout le pays ont dû intégrer dans leurs politiques d’intégrité académique une clause portant sur la triche via GroupMe.

Selon une étude réalisée par Visual Objects, 52 % des étudiants anticipent une triche de grande ampleur et des atteintes à l’intégrité académique avec l’enseignement à distance. Le respect des normes académiques a cédé la place à une quête immorale de notes supérieures au détriment d’un enseignement sincère et sans lien avec les capacités de chacun. À la Staples High School, par exemple, les enseignants donnent le même test à leurs étudiants dont la moitié est en présentiel et l’autre moitié participe par Zoom. Lorsque les sujets sont distribués, de nombreux étudiants en ligne recourent à de multiples outils pour tricher. L’appli Photomath, qui résout des problèmes de mathématiques grâce à une simple numérisation de l’exercice, a connu un succès inédit pendant la pandémie.

Depuis que le coronavirus oblige les enseignants à dispenser leurs cours en ligne, la triche universitaire est en hausse. Dans l’État de Caroline du Nord, plus de 200 étudiants sur les 800 inscrits en cours de statistiques 311 ont été sanctionnés pour triche. L’université du Missouri a mis au jour trois affaires distinctes de triche, chacune impliquant environ 50 élèves qui ont partagé avec l’application GroupMe les réponses aux questions d’examen. En outre, 330 étudiants accusés de non-respect des règles de sécurité risquent jusqu’à un semestre d’exclusion.

Quatorze étudiants de l’université de Calgary en troisième année de géologie ont reçu des avertissements pour faute après avoir partagé les réponses à l’examen d’un cours de travaux dirigés sur un chat en ligne. Toutefois, d’après une étudiante, l’enseignant avait accordé l’autorisation de consulter des ressources et leur avait donné des consignes confuses et même contradictoires. Outre des notes qui ne leur permettent pas de valider le cours, les étudiants qui ont plaidé coupables ou qui ont été jugés coupables après une procédure d’appel doivent également suivre des ateliers sur l’intégrité académique.

Plus de 90 étudiants en médecine de Inha University à Incheon (près de Séoul) ont triché lors des examens à distance. Ils se sont réunis en groupes de deux à neuf pour passer les examens ensemble ou ont comparé leurs réponses entre eux via leur téléphone ou leurs réseaux sociaux. Pour éviter que la situation se reproduise, l’université exige désormais des étudiants qu’ils s’engagent à respecter un principe d’honnêteté académique, qu’ils utilisent un système de surveillance en ligne et qu’ils se filment pendant l’examen. Ceux qu’on soupçonne de tricherie pourraient devoir passer un examen oral.

Au Ghana, il n’est pas rare de découvrir que des journalistes, des professeurs d’université ou des fonctionnaires copient les travaux d’autres personnes. Récemment, un conférencier de la University of Professional Studies, également directeur du département de la banque et des finances de l’université, a plagié un article issu de Facebook et l’a envoyé au Daily Graphic, qui l’a publié en ligne et dans sa version papier. Lorsque le pot-aux-roses a été découvert, le conférencier a nié son acte, jusqu’à ce que l’auteur du contenu parvienne à rassembler suffisamment de preuves à son encontre. À ce jour, les autorités universitaires n’ont pas ouvert d’enquête à ce sujet.

Toutes les réponses de l’examen d’un cours de finance avancé ont été mises en ligne sur des sites web externes pendant le déroulement du test. Par conséquent, la publication des notes finales et des moyennes est retardée pendant la durée de l’enquête, qui s’attachera à déterminer s’il y a eu violation de l’intégrité académique dans le cadre de cet examen. Les pénalités prévues par le Bureau de la conduite étudiante comprennent une réduction de 70 % de la note finale, l’obligation de suivre un module sur l’intégrité académique, un signalement permanent inscrit dans le dossier de l’étudiant ainsi qu’une amende de 100 dollars.

Pendant les examens en ligne, l’université de Gand a reçu une notification indiquant que des étudiants avaient triché en s’échangeant des réponses par voie électronique. Après un examen plus approfondi des preuves, l’université a invalidé les résultats des quatre épreuves concernées pour tous les étudiants, y compris ceux qui n’avaient pas triché. Les responsables seront sanctionnés, se verront attribuer la note de 0/20 et n’auront pas la possibilité de repasser l’examen.