Peut-on se fier aux bases de données internationales sur la corruption? Une confrontation entre enquêtes-experts et enquêtes-ménages en Afrique subsaharienne

Author(s) : Razafindrakoto, Mireille; Roubaud, François

Organization : Développement Institutions et Analyses de Long terme (France)

Imprint : Paris, DIAL, 2006

Collation :

43 p.

Notes :

Incl. annex, bibliographical notes and references, tables, graphs

L'émergence de la gouvernance et de la corruption comme enjeux majeurs du développement a engendré la multiplication de bases de données internationales censées mesurer ces concepts. Cette étude s'interroge sur la pertinence et les limites des indicateurs globaux de corruption basés sur la perception des experts. Elle mobilise un dispositif d'enquêtes originales réalisées simultanément dans huit pays africains. Elle démontre que les experts surestiment systématiquement l'incidence de la corruption et que le classement des pays induits par leurs perceptions n'est pas corrélé avec la réalité. L'erreur d'appréciation des experts est d'autant plus forte que les pays sont mal notés dans les bases internationales, pénalisant les plus pauvres d'entre eux. Les experts ont ainsi tendance à surestimer massivement le niveau de tolérance aux pratiques corruptives de la part de la population et à sous-estimer l'importance qu'elle accorde aux questions de bonne gouvernance. Ces résultats plaident en faveur d'un usage plus précautionneux et raisonné des indicateurs globaux de gouvernance et confirment la nécessité de les compléter par des enquêtes auprès des acteurs concernés.

  • Corruption, Development aid, Diagnostic tools / surveys, Economic and social development, Educational management, Governance, Poverty
  • Africa
    Benin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Madagascar, Mali, Niger, Senegal, Togo