Coopération

Renforcer l’intégrité et combattre la corruption dans l’enseignement supérieur

Un groupe de responsables du Kosovo* a participé à une visite d’étude visant à tirer parti de l’expérience de la Suisse, un pays qui s’est efforcé de relever le défi de l’intégrité dans l’enseignement supérieur.

En collaboration avec le Conseil de l’Europe, l’IIPE a organisé du 2 au 4 juillet 2018 un voyage d’étude sur le thème « Établissements d’enseignement supérieur en Suisse : l’intégrité dans l’enseignement supérieur ». Un groupe de hauts responsables du Ministère de l’Éducation, de la science et de la technologie du Kosovo, des universités de Pristinaet de Gjakova, du Conseil d’État pour l’assurance de la qualité et de l’Agence de lutte contre la corruption ont pu ainsi découvrir de plus près les efforts déployés par la Suisse pour renforcer l’intégrité et combattre la corruption dans l’enseignement supérieur.

Le groupe a pu suivre et participer à une série de présentations et de débats sur les questions suivantes :

  • les enjeux de l’intégrité universitaire d’un point de vue international ;
  • les principales caractéristiques de l’enseignement supérieur suisse et les mesures prises pour promouvoir l’éthique et l’intégrité dans ce secteur ;
  • la Charte d’éthique adoptée par le Comité d’éthique et de déontologie de l’université de Genève et ses dispositifs d’application ;
  • les procédures d’utilisation des logiciels de détection de plagiat, ainsi que les formations en médiation, résolution de conflits et vérification des informations pour les doctorants et les jeunes chercheurs ;
  • les stratégies mises en œuvre pour mieux intégrer les questions d’éthique et d’intégrité dans les mécanismes d’accréditation et d’assurance de la qualité.

Une séance spéciale a été consacrée à des travaux en petits groupes, chacun devant réfléchir à la pertinence et l’applicabilité de l’expérience suisse au cas du Kosovo et aux mesures de suivi à mettre en place pour tirer tout le parti de ces enseignements.

Face à la richesse des sujets abordés lors de cette visite d’étude, les deux groupes de travail ont produit des rapports oraux consacrés aux principaux points suivants :

  • la question de l’intégrité dans l’enseignement supérieur doit être envisagée d’un point de vue individuel, institutionnel mais aussi politique ;
  • la communauté universitaire doit élaborer et diffuser un corpus de valeurs éthiques communes ;
  • les établissements d’enseignement supérieur doivent être accompagnés lors de l’élaboration des codes de déontologie et des plans en appui à l’intégrité (programme de travail, calendrier, budget…) ;
  • une nouvelle législation sur les conflits d’intérêts et la propriété intellectuelle doit être adoptée ;
  • les codes éthiques doivent cibler le personnel universitaire et les étudiants et des conseils éthiques pour les étudiants doivent être constitués ;
  • au-delà des nécessaires sanctions, un dialogue élargi doit être organisé pour favoriser l’émergence d’une culture commune de l’intégrité ;
  • une meilleure appropriation et l’utilisation de logiciels anti-plagiat doivent être encouragées et des instruments de détection du plagiat conçus avec l’appui d’ONG locales, à financer ;
  • les instances chargées de l’assurance de la qualité et de l’accréditation doivent impérativement être autonomes ;
  • les normes d’assurance de la qualité et d’accréditation doivent intégrer l’existence de codes de déontologie, les modalités d’évaluation, l’implication des étudiants, la promotion du rôle social des établissements d’enseignement supérieur, etc.
  • des audits institutionnels et fonctionnels des établissements d’enseignement supérieur doivent être régulièrement organisés ;
  • la recherche sur l’intégrité universitaire doit être développée et les meilleures pratiques en la matière dans la région largement partagées.

Toutes les références au Kosovo sont faites dans le cadre de la Résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité de l’ONU.

Pour plus de détails, contactez Muriel Poisson