Coopération

Promouvoir l’intégrité dans l’enseignement général et l’enseignement supérieur du Koweït

À l’invitation de la Nazaha, l’autorité koweïtienne de lutte contre la corruption, l’IIPE a participé à un atelier de renforcement des capacités intitulé «Promouvoir l’intégrité dans le système éducatif».

Conjointement organisée par la Nazaha et par le ministère de l’Éducation du Koweït, cette formation s’est déroulée les 21 et 22 octobre 2019 à Koweït City. La première journée a été consacrée à l’enseignement général, la question de l’enseignement supérieur étant réservée au lendemain.

Cet atelier avait pour ambition d’aider les participants à :

  • dresser une carte des éventuelles pratiques corrompues touchant des grands aspects de la planification et de la gestion de l’éducation ;
  • comprendre l’utilité des différents outils de diagnostic pour identifier et évaluer ces pratiques ;
  • élaborer des politiques et des stratégies pour promouvoir la transparence et la redevabilité dans un certain nombre de domaines spécifiques.

La formation s’adressait à deux groupes distincts de participants : le premier jour a réuni une cinquantaine de personnes – enseignants principaux, superviseurs et enseignants dans l’enseignement préprimaire, primaire et secondaire – venues des six gouvernorats du pays tandis que 75 personnes environ, issues d’universités publiques et privées et occupant essentiellement des fonctions administratives et académiques, ont assisté à la deuxième journée.

Muriel Poisson de l IIPE s'adressant aux participants de l'atelier NAZAHA au Koweït.

Muriel Poisson de l IIPE s'adressant aux participants de l'atelier NAZAHA au Koweït

L’atelier avait prévu une série d’exposés, chacun suivi par une séance de travail en groupe. Muriel Poisson, spécialiste de programme à l’IIPE, et Jacques Hallak, consultant international, ont animé l’atelier et incité les participants à évoquer les différents risques de corruption touchant les écoles et les universités du Koweït. Ils se sont ensuite attardés sur des aspects précis, comme la manière de documenter la triche aux examens, l’analyse des affaires de plagiat, l’intérêt du code d’éthique de l’université du Koweït ou encore l’identification de mécanismes susceptibles de renforcer l’intégrité académique.

Chaque séance s’est achevée par des échanges animés, certains participants avançant des suggestions très concrètes et pratiques, comme en témoignent les exemples suivants :

Pour l’enseignement général :

  • Veiller à organiser un déploiement plus transparent des enseignants (notamment dans les jardins d’enfants)
  • Remettre à plat le système d’évaluation des enseignants
  • Concevoir un questionnaire pour documenter la question de la triche
  • Veiller à ce qu’aucun appareil électronique ne soit utilisé pendant les examens
  • Contrôler l’authenticité des titres fournis par les enseignants
  • Introduire des codes de conduite pour les élèves, de la crèche au lycée
  • Sanctionner/renvoyer les enseignants peu performants ou impliqués dans des pratiques répréhensibles.

Pour l’enseignement supérieur :

  • Veiller à la bonne application de la législation relative aux questions d’intégrité (par exemple, le décret sur les conflits d’intérêt) et adopter de nouvelles lois, en particulier dans le domaine de la recherche
  • Rendre la version arabe du code de déontologie de l’université du Koweït largement accessible, y compris sur le site web de l’université
  • Introduire des dispositifs adaptés pour faire respecter ce code de déontologie, notamment un comité d’éthique et de déontologie, ainsi que des mécanismes efficaces de dépôt de plainte
  • Faciliter l’accès à un logiciel anti-plagiat, considéré comme une solution incontournable pour combattre ces pratiques et prévoir sur cette base une formation du personnel académique et des élèves
  • Améliorer le fonctionnement de l’écosystème ou du système de gouvernance de l’enseignement supérieur, en tenant compte des rôles et fonctions de la commission de la fonction publique, du ministère de l’Éducation, du conseil de l’université et d’autres organes compétents.

L’atelier a aussi permis de découvrir la version arabe de l’ouvrage de l’IIPE intitulé Écoles corrompues, universités corrompues : que faire ?. Avec le soutien de la Nazaha, cet ouvrage sera bientôt disponible dans d’autres pays arabophones.

Cliquez ici pour découvrir l’entretien réalisé à la fin de l’atelier par la chaîne de télévision Kuwait TV 2 et diffusé dans son programme « Hala Kuwait ».