Politique ouverte : structures locales de concertation dans les municipalités de Sahanivotry et Masindray, Madagascar

Cette étude porte les structures locales de concertation (SLC) mises en place à Madagascar au niveau des communes. Chaque SLC est composée de dirigeants de la commune, du conseil municipal, des services techniques déconcentrés, des opérateurs économiques, d'organisations de la société civile, de notables et chefs traditionnels, de partis et organisations politiques locaux, d'associations de femmes, de jeunes et de groupes vulnérables, ainsi que d'organes de concertation existants.

Télécharger l’étude de cas

Case study open government Madagascar

Selon cette étude, l’implication de la commune – même si elle est encadrée par les lois de la décentralisation – varie en fonction du contexte.

C’est le cas notamment pour ce qui relève de ses actions de communication : réunions mensuelles d’information des services techniques, visites directes sur le terrain, affichages, campagnes de mobilisation en faveur de la fiscalité locale, etc.

L’ampleur de ces actions est souvent liée à la disponibilité des ressources financières et à l’importance accordée à la communication par le maire.

Les SLC sont des structures consultatives, informatives, participatives associées à la réalisation de travaux au niveau des collectivités territoriales décentralisées. Elles contribuent à la coordination des appuis locaux et au partenariat conduisant au développement territorial.

Par ailleurs, la faiblesse des ressources à la disposition des communes a été maintes fois citée comme un facteur de blocage du développement local. Face à cette capacité d’action et d’investissement limitée, la confiance des citoyens et de la population envers les collectivités s’érode à mesure que les concertations ne se traduisent pas en résultats concrets. Par ailleurs, l’incertitude entourant l’arrivée des fonds dans les comptes des communes et des FEFFI interdit de connaître la date réelle de leur disponibilité. La plupart du temps, ces fonds n’arrivent pas au moment propice ou planifié, et la commune doit gérer la déception des citoyens, surtout lorsqu’elle avait déjà engagé et mobilisé leurs apports propres (en argent ou en nature, selon une logique individuelle ou communautaire).

L’étude démontre également l’importance de la qualité de l’accompagnement comme facteur de succès. Les encadrants doivent répondre aux critères suivants :

  • maîtrise des concepts et outils relatifs aux rôles et responsabilités des communes ;
  • aptitudes et comportements adéquats pour concevoir et animer des processus de mobilisation citoyenne ;
  • bonne connaissance du milieu et des dynamiques d’acteurs ;
  • capacité d’analyse de l’économie politique des collectivités territoriales ; et
  • aptitude à mobiliser des relais au sein des organes communaux susceptibles de devenir des « champions du changement ».

Enfin les auteurs mettent en garde contre une réalisation trop rapide de nouvelles infrastructures, au détriment de la décentralisation et concertation ; ainsi que contre la généralisation de l’approche communautaire (en lien avec la déconcentration), au détriment de la décentralisation.

Recommandations choisies

  1. Intensifier la communication autour des mécanismes de transparence et de redevabilité véhiculés par le projet
  2. Améliorer la mobilisation des ressources au niveau de la commune
  3. Renforcer les liens et les connexions entre les SLC (niveau communal) et les FEFFI* (niveau des écoles), ainsi que les interactions entre collectivités et services déconcentrés
  4. Renforcer la remontée d’informations vers le niveau stratégique national
  5. Consolider les diverses expériences des organisations de la société civile dans ce domaine

*Structure chargée d’assurer la qualité de l’éducation et la bonne gouvernance de l’établissement scolaire

En savoir plus

Pour partager ces recommandations et discuter des principales conclusions de l’étude avec les acteurs concernés, y compris des chercheurs, décideurs, fonctionnaires et représentants de la société civile, l’IIPE a organisé un webinaire de lancement avec l’ONG Saha le jeudi 10 juin 2021. Téléchargez la brochure en français et visionnez la vidéo

Launch case study open government Madagascar

 

À propos des auteurs

Harilanto Ravelomanantsoa est membre fondateur et ancien directeur de l’ONG SAHA, qui vise à promouvoir le développement local, le président de l’Association nationale des évaluateurs MASSE, et membre du bureau de l’Association fédérative des experts et consultants de la coopération technique internationale océan Indien Madagascar.

Andrianarivelo Rajaonarivo est responsable depuis une vingtaine d’années de projets liés au développement rural, à la sécurité alimentaire, à la promotion de la participation citoyenne, ainsi qu’à l’amélioration de la transparence budgétaire au sein des communes.

Ce rapport porte sur l'une de six études de cas sur les initiatives de gouvernement ouvert commissionnées par l'IIPE et réalisées également en Colombie, en Inde, au Pérou, au Portugal, et en Ukraine. Il fait partie de la recherche globale de l’IIPE ‘Gouvernement ouvert dans l’éducation : retours d’expérience.”

    Dans les médias

    22.05.2024

    Dans les médias

    La corruption dans les écoles met à mal l’éducation des enfants

    Par Esther Ndalafina - Radio Okapi

    22.05.2024

    Dans les médias

    Des mesures fortes sont nécessaires pour restaurer la crédibilité du NSFAS

    Par Linda Meyer and Patrick Fish - University World News

    21.05.2024

    Dans les médias

    Le syndicat étudiant s'inquiète au sujet des « faux » agents éducatifs

    Par Zachariah Mushawatu - University World News

    Restez informés

    Inscrivez-vous au buletin ETICO pour recevoir les dernières actualités

    Soumettez votre contribution

    Apportez votre contribution à la bibliothèque dédiée à la corruption dans l'éducation